Pour certains, le "développement" de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve signifie sa destruction progressive. Détruire toutes les formes de vie qui le traversent. C'est le projet auquel participe avec assurance et bonne humeur le groupe Ray-Mont Logistics. À l'heure où se fait le plus criant le besoin d'espace vert, de lieux calmes et respirables, le plan est simple : construire un gros stationnement à container

 

Pour ceux et celles qui ne le connaitraient pas, Charles Raymond, le propriétaire de l’entreprise, nous a fait l'honneur de sa présence lors d'une rencontre Zoom  organisée par Concertation Assomption Sud–Longue-Pointe. Face à un public limité à 100 personnes, le propriétaire a pu se présenter comme victime exceptionnelle de la situation. Situation terrible justifiant d'ailleurs sa poursuite de plusieurs centaines de millions de dollars contre la ville. Dans un même souffle, il pouvait aussi avouer n'avoir aucune étude d'impact sur la qualité de l'air ou les nuisances sonores. Il lui a d'ailleurs fallu peu de temps pour faire comprendre à quiconque son mépris pour les résident-e-s du quartier et pour les conséquences environnementales de son projet. En effet Charles Raymond riait sans problème devant cette foule virtuelle pourtant peu satisfaite de ses attitudes et de ses propositions.

 

Mais rira bien qui rira le dernier...

 

La fin des consultations ? 

 

Plusieurs d'entre nous avons participé dans les derniers mois aux différentes instances proposées. Avec évidemment beaucoup de scepticisme nous avons entendu tour à tour les responsables des différents paliers ministériels, les élus, les réprensentant-e-s et autres nous expliquer qu'il était impossible de faire quoi que ce soit. Malgré l'ampleur du ridicule et les contradictions apparentes, tous et toutes se renvoyaient la balle pour justifier leur impuissance. 

 

Il y a quelques mois déjà, le ton a été donné lorsque les permis de poursuite des travaux ont été octroyés à Ray-mont Logistics en plein processus de concertation. Les dernières instances n'ont fait que clarifier la situation. Il est temps d'arrêter de regarder vers le haut pour espérer quoi que ce soit. Il ne faut compter que sur nous même pour faire avancer les choses.

 

Dans la cour à qui ? 

 

Depuis plusieurs années on utilise de manière péjorative l'expression «pas dans ma cour» . Comme s'il était honteux de vouloir protéger des espaces parce qu'ils sont proches de chez nous. Alors qu'on vante de toute part les bienfaits du local, il faudrait accepter tout et n'importe quoi au nom d'on ne sait quel progrès économique. Il n'y a pas à rougir de vouloir défendre les territoires que nous habitons, les lieux auxquels nous tenons. Au contraire même, c'est précisément là que la politique fait le plus de sens. 

 

Lors d'une marche organisée à la fin février, on pouvait d'ailleurs lire sur une bannière le clin d'oeil «Pas de Ray-Mont dans mon salon». Effectivement si nous avons l'habitude d'éviter la chicane dans nos cabanes, il est temps de poser nos limites. Nous avons mis nos poings sur la table et n'avons pas été entendus. Il est temps de mettre des bâtons dans les roues.

 

Agir de mille façons

 

Bien que Charles Raymond présente son projet comme un état de fait, la partie n'est perdue que pour ceux qui ont déjà abandonné. Pour les autres, il ne reste qu'à se remonter les manches et à faire preuve d'inventivité. 

 

Depuis les derniers mois, plusieurs actions ont eu lieu : marches, plantations d'arbres, affichage, rassemblement, atelier de toutes sortes et même un blocage par une belle journée d'automne. 

 

Il nous faut continuer d'avancer dans ce chemin. Déserter les espaces de  représentation où nous nous savons déjà perdant.es et, au contraire, multiplier les actions concrètes sur le terrain. Manifester notre désaccord, informer nos voisin-e-s et nos ami-e-s, occuper les lieux en affichant des bannières, en plantant des arbres ou en construisant des installations. Organiser d'autres manifestations, d'autres blocages.

 

Saboter par la force de nos initives ce triste projet de bétonisation

 

 

Pour que le terrain vague reste vague 

Pour que la forêt reprenne ses droits 

Pour qu'il soit encore possible de respirer