À Montréal, hier soir, lors d’une action post-fête de la Reine et avant la fête du Canada, le monument Macdonald de la Place du Canada a été aspergé de peinture mauve par des vandales anticoloniaux critiquant la mairesse de Montréal pour son inaction et son antiracisme mensonger. Respecteux de la santé collective, elles et eux ont pratiqué la distanciation physique en portant des masques et en se lavant les mains avant et aprèsl’action.
Selon Seamus Grewal, l’un des vandales :
« Le monument Macdonald est l’équivalent canadien d’une statue de confédérés aux États-Unis. Il représente un symbole fort du colonialisme et de l’assujettissement des peuples autochtones. Cette statue célèbre un individu dont les politiques sont directement responsables du génocide des peuples autochtones au Canada et de la célébration de la suprématie blanche en général. »
Dans un même élan, Grewal ajoute:
« Le monument Macdonald doit être immédiatementretiré et placé dans un musée où l’on y explique le contextehistorique approprié en ce qui concerne le racisme et le colonialismesous-jacent. Il ne faut en aucun cas que ce monument continue decélébrer ce personnage dans un espace public majeur de Montréal ».
L’attaque de la nuit dernière contre le monument de Macdonald est, au moins, la quinzième attaque de peinture contre la statue au cours des trois dernières années. Cette plus récente action se produit alors que de nombreuses statues coloniales et racistes sont ciblées par du vandalisme ou encore tout simplement déboulonnées dans le monde entier [2]. En continuité du mouvement Black Lives Matter, des statues racistes et coloniales ont été renversées, décapitées et autrement attaquées au cours des deux dernières semaines partout aux États-Unis [3] et ailleurs dans le monde. Au-delà de ces actions directes fortes inspirantes, de nombreux élu.es ont aussi ordonné demanière proactive le retrait des statues de nature raciste à l’intérieur de leur juridiction.
Pendant ce temps à Montréal, la Mairesse Valérie Plante refuse de retirer la statue raciste. Du moins, c’est ce qu’elle a affirmé lors d’une allocution publique la semaine dernière en voulant répondre à une pétition de plus de 15 000 signataires [4] exigeant son retrait. En réaction à la Mairesse Plante, Siobhan Dosanjh, une autre vandale, répond:
« En comparaison à d’autres autorités publiques à travers l’Amérique du Nord, la Mairesse Plante se compromet souvent face aux questions qui concernent le racisme et le colonialisme. Lorsqu’il est temps de s’attaquer collectivement au racisme en proposant des changements structurels significatifs, la Mairesse, quant à elle, s’improvise antiraciste et utilise des discours creux pour détourner l’attention du réel travail qui doit se faire ».
Dosanjh, du même fait complète :
« De son opposition pour réduire le financement de la police, à ses réponses apathiques envers l’islamophobie, à son refus de soutenir le retrait d’un monument offensant pour les peuples autochtones ainsi que pour le Montréalais non-blancs, la Mairesse Plante n’a jamais manqué une occasion d’échouer à s’engager de façon significative contre le racisme. »
La Mairesse Plante a proposé d’installer une plaque près du monument pour contextualiser la statue de Macdonald. Le groupe#MacdonaldMustFall à Montréal suggère la formulation suivante : «John A. Macdonald était un suprémaciste blanc. Il a directement contribué au génocide des peuples autochtones avec la création dusystème brutal des pensionnats ainsi que d’autres mesures destinées à détruire les cultures autochtones. Il était raciste et hostile envers les groupes minoritaires non blancs au Canada et il faisait ouvertement la promotion de la préservation d’un soi-disant Canada «aryen». Il a adopté des lois pour exclure les personnes d’origine chinoise. Il est également responsable de la pendaison du martyr métis Louis Riel. »
Seamus Grewal de #MacdonaldMustFall déclare en guise de conclusion :
« Rien n’empêche la Mairesse Plante et la Ville de Montréal d’ériger une plaque contextuelle, ce qu’elle aurait dû faire il y a des années. Mais,cette mention de plaque survient au moment où un fort mouvement antiraciste ciblant les symboles du racisme et du colonialisme font rage aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Cette annonce de la Mairesse est une stratégie pour nous distraire du vrai enjeu et c’est un lâche compromis face à ce qui devrait être un retrait complet de l’espace publique. En attendant, la peinture que nous avons pulvérisée aujourd’hui ne devrait pas être enlevée, car sic’est le cas, la statue sera presque certainement attaquée denouveau. »
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Source : #MacdonaldMustFall Montréal
Contact : MacdonaldMustFall@riseup.net
[1] https://postimg.cc/gallery/XY4WtR4
[2]
https://www.vice.com/en_us/article/pkygy7/people-are-tearing-down-racist-statues-worldwide-because-governments-wont
[3]
https://thehill.com/homenews/state-watch/502492-list-statues-toppled-vandalized-removed-protests
[4]
https://www.change.org/p/montr%C3%A9al-city-council-remove-white-supremacist-john-a-macdonald-s-monument-in-montr%C3%A9al